Cousines à la sanguine
Deux petites sanguines rondes que mes grands-parents ont trouvées dans leurs chaussures le soir de noël, dans deux petits cadre dorés identiques: ma petite soeur et sa cousine germaine.
Ah, si j'avais une machine à remonter le temps... Je les enverrais passer une journée en 1750, simplement pour voir les voir en robe à la française, le cou frêle dans cette encolure carrée des menues marquises de Watteau, les manches ouvertes au coude en un flot de dentelles.
Elles ressortiraient timides et émerveillées de la machine à remonter le temps, toutes bruissantes de satin, et viendraient, subitement assagies par le quadruple rempart de rûchés qui leur imposerait en deux secondes la grâce compassée que n'ont su leur imposer dix ans d'éducation patiente, prendre la pose en souriant... (pfou, cette phrase est longue)
Ne dirait-on pas qu'elles ont fait ça toute leur vie ? Et dire que la première doit être actuellement en train de mâcher un chewing-gum et l'autre d'envoyer des SMS ponctués de smileys (et de fautes d'orthographes) à sa copine Noémie.